Motricité après la marche

Quelles chaussures pour mon enfant (Partie 2)

L'importance du choix des chaussures

Dans le premier article sur le sujet des chaussures pour les enfants, je vous ai donné toutes les informations sur la sensorialité et la posture.

A présent, je vais aborder plus directement la question du choix des chaussures.

Il existe une multitude de modèles de chaussures pour enfants. Alors comment les choisir ? Quels sont les principes de base à connaître pour chausser votre enfant ?

Maintenant que vous connaissez l’importance des appuis au sol, vous comprendrez qu’il est nécessaire de choisir une chaussure qui offre le moins de contraintes possibles au pied. La chaussure ou le chausson doit permettre au pied de saisir les mêmes informations (ou presque) que le pied nu.

Le rôle des chaussures

Il est donc conseillé de choisir une chaussure particulièrement souple et proche du sol. La semelle se doit d’être fine et pliable en longueur et en largeur sans effort de votre part. L’ensemble de la chaussure doit pouvoir saisir toutes les données sensorielles du terrain :  

  • Reliefs,
  • Textures

Ces informations vont solliciter les différents sens de l’enfant :

  • Proprioception,
  • Équilibration,
  • Toucher,
  • Vision

et ainsi envoyer au cerveau suffisamment de données pour qu’il permette au corps de s’ajuster correctement au terrain.

Cette souplesse est d’autant plus importante que l’enfant débute dans sa verticalité.

Le jeune marcheur doit pouvoir saisir la réalité sensorielle du terrain pour développer ses acquisitions psychomotrices de manière cohérente et adaptée.

Puis, une fois plus à l’aise, il sera possible de choisir pour l’enfant une semelle plus épaisse mais toujours souple et sans dénivelé.

 

Les caractéristiques des chaussures

Ensuite, il faudra faire attention à la forme et la hauteur de la chaussure. Celle-ci se doit d’arriver sous la malléole de manière à laisser libre l’articulation de la cheville. Cette mobilité renforcera l’articulation et permettra au corps de s’ajuster au terrain de manière efficace. En revanche, en la bloquant, la marche pourra être entravée.

Prenez pour exemple la marche avec des chaussures de ski : vous vous sentiriez bloqué, vos gestes seraient saccadés et votre équilibre fragilisé.

De la même façon, prenez l’image de la pose d’un plâtre : après quelques semaines d’utilisation, la partie du corps « bloquée » aura perdu en mobilité et en musculature.

Une chaussure trop haute ou rigide apportera le même effet à l’enfant, alors qu’il est en train d’apprendre un nouveau schéma moteur : la marche.

La chaussure devra aussi respecter la morphologie du pied : cheville fine ou épaisse, dessus de pied plat ou bombé…

Enfin, pour choisir la taille de la chaussure : mettez votre enfant debout sur une feuille. Tracez l’empreinte de ses pieds. Calculez ensuite la distance entre les points les plus éloignés sur le plan vertical et sur le plan horizontal.

Lorsque vous choisirez la chaussure, la semelle devra faire entre 0,8 et 1,2 cm de plus que la longueur du pied de l’enfant. Elle devra aussi être suffisamment large, mais pas trop et pouvoir respecter la morphologie du pied.

La chaussure devra être changée lorsqu’il ne restera plus que 0,4 cm de semelle en plus.

Maintenant que vous savez tout sur la manière de choisir une paire de chaussure, Vous trouverez facilement des chaussures adaptées en magasin spécialisé

Quelles chaussures pour mon enfant (partie 1)

Le choix des chaussures pour le jeune marcheur

Dans cet article, je vais vous donner quelques informations et éléments de réflexions concernant une question que de nombreux parents nous posent.

Quelles chaussures choisir pour mon enfant ?

De la naissance à la marche, les appuis au sol vont évoluer chez l’enfant. Ils s’affinent et diminuent en nombre.

En effet, au départ, tout le corps de votre bébé est en appui, sur le dos, puis sur les côtés et enfin sur le ventre.

Progressivement, il va se mettre à 4 pattes et il aura alors 6 appuis : les 2 mains, les 2 genoux et quelques contacts avec la partie supérieure des 2 pieds.

 

Enfin, il va terminer par deux appuis plantaires dans la position debout (et même un seul appui dans la marche).

Ces appuis vont s’organiser sur le talon, une partie de la voûte plantaire et l’avant du pied avec les orteils.

L’autre partie de la voûte plantaire est naturellement courbée et ne touche pas un sol qui est plat, mais peut être en contact avec une surface plus bombée par exemple. Il s’agit là de la morphologie de base de l’enfant. Celle qui va lui permettre de se tenir droit et de développer son axe corporel.

Les récepteurs sensoriels

Les pieds sont composés de nombreux récepteurs sensoriels qui vont envoyer un maximum d’informations au corps et au cerveau. On y trouve notamment des récepteurs :

  • Tactiles,
  • Nociceptifs, récepteurs à la douleur,
  • Thermoceptifs, récepteurs à la chaleur
  • Proprioceptifs, récepteurs ligamentaires qui informent sur la position du corps dans l’espace.

Les informations sensorielles vont ensuite suivre un chemin ascendant jusqu’aux aires cérébrales. Elles vont, en quelque sorte, décrire l’ensemble des informations sensorielles présentes dans le sol, en contact avec le corps.

Le cerveau va alors pouvoir faire le lien entre les données sensorielles et les ajustements posturaux nécessaires.

Il va ainsi ordonner aux différents muscles, nécessaires au maintien de la posture et à l’ajustement au milieu, de se contracter.

D’autres informations sensorielles vont entrer en jeu selon la perception des appuis au sol de votre enfant :

  • Vision,
  • Proprioception de l’ensemble du corps,
  • Vestibule (équilibre).

Ces éléments vont aussi étayer l’ordre que le cerveau doit donner aux muscles.

L’ensemble des sensations et expérimentations du corps vont donc engager des ajustements moteurs que le corps et le cerveau vont intégrer, jusqu’à pouvoir rendre automatiques toutes les réactions posturales, motrices et d’équilibration.

Il va donc de soi que l’enfant doit pouvoir réaliser des expérimentations sensori-motrices libres et sans contrainte :

  • Pas de contrainte vestimentaire avec si possible des vêtements souples et avec les pieds nus pour saisir les vraies informations du terrain
  • Pas de contrainte spatiale en sécurisant l’environnement de manière à pouvoir laisser l’enfant libre de ses explorations dans l’espace
  • Pas de contrainte matérielle en évitant le matériel de puériculture qui entraverait le mouvement ou modifierait les perceptions, comme nous l’évoquons dans d’autres vidéos sur le sujet.

Ainsi, l’enfant pourra développer ses acquisitions motrices, ses ajustements posturaux et ses réactions d’équilibration de manière cohérente et ajustée à son environnement.