Motricité avant la marche

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Petit jeu à proposer à votre bébé dès ses 2 à 3 mois

Quel jeu proposer à votre bébé ?

Il n’est pas toujours simple de trouver des idées pour jouer avec son bébé et il est important de ne pas vous en culpabiliser !

Lorsque votre bébé est positionné sur le dos, sur son tapis d’éveil, il est intéressant de ne rien faire et de le laisser explorer sa motricité libre et son environnement librement.

 

Vous pouvez simplement rester allongé à côté de lui et regarder votre bébé se mouvoir, se découvrir et découvrir ce qu’il fait et aime.

Lors de ces temps, disposez 4 ou 5 jeux autour de lui à quelques centimètres de ses mains et de ses pieds afin qu’il puisse les toucher par hasard et s’y intéresser. Vous pouvez vous assoir ou vous allonger à ses côtés et juste le regarder s’éveiller.

Jouer avec des poursuites visuelles

De temps en temps, vous pouvez aussi lui proposer des temps de jeux de façon plus active.

Par exemple vous pouvez lui présenter un jeu dans son champ visuel. L’idéal est de lui présenter des jeuxvisuellement contrastés.

 Votre enfant voit :

  • Peu,
  • À petite distance
  • Surtout les contrastes.

L’idéal est de prendre des panneaux vichy, des jeux noirs et blancs ou des rouges, des verts ….

Pour éveiller ses coordinations

Avant 6 mois environ, votre enfant est encore dans un fonctionnement en 2 espaces, le droit et le gauche. Entre les 2, il y a la ligne médiane.

Donc lorsque vous débutez votre petit jeu de poursuite oculaire, démarrez plutôt sur l’un des côtés, par exemple le droit ; votre enfant sera alors dans la position de l’escrimeur et vous avancez doucement l’objet jusqu’à ce que votre bébé se retrouve la tête tournée vers le plafond.

Là, vous observerez que votre bébé aura du mal à poursuivre sur l’autre côté de l’espace, le gauche ! Il peut parfois ne plus réussir à suivre la cible et décroche. C’est tout à fait normal. Progressivement il poursuit l’objet sur 180° mais cela demande du temps.

Débutez parfois d’un côté puis de l’autre pour l’exercer sur les 2 espaces !

Lorsque vous avancez le jouet, n’allez pas trop vite pour que votre enfant puisse continuer à le fixer et présenter lui plutôt sur la partie basse de son champ visuel pour favoriser l’enroulement de votre bébé,plutôt que sur la partie haute ce qui crée une extension dans son corps.

Votre bébé se développe par le jeu

Cela l’amène à ressentir au fur et à mesure des répétitions, son axe corporel et à intégrer les 2 espaces, les 2 hémicorps droit et gauche en un seul et même espace !

En faisant ce jeu, vous permettez à votre enfant de développer

  • Ses capacités d’attention visuelle
  • Ses capacités oculo-motrices par la poursuite de l’objet par les yeux et le déplacement de la tête
  • Ses 1ères coordinations dynamiques générales. Votre enfant suit l’objet et met son corps en position de l’escrimeur à droite par exemple, puis change sa position pour passer sur son côté gauche

Le bain libre

Pourquoi le bain libre?

Qu’appelle-t-on le bain libre ? Pourquoi le bain libre est intéressant ?

A la maternité, les professionnels vous ont montré comment donner le bain à votre bébé.

C’est l’un des moments du soin de l’enfant qui est important et les professionnels de la maternité vous ont donnés les meilleurs conseils pour vous accompagner.

Pour autant peut être que pour certains parents, ce moment peut être source de stress et c’est tout à fait normal.

Avoir un bébé, savoir le porter, le manipuler avec assurance et s’occuper de ses soins n’est pas une chose innée et c’est donc un apprentissage qu’il faut savoir reconnaître comme peu aisé.

Les soins de bébé pendant le bain

Il a d’abord fallu apprendre à :

  • Prendre soin du cordon ombilical dont il a fallu s’occuper,
  • Nettoyer les plis pour que la zone ne s’infecte pas
  • Nettoyer le nez qui peut être souvent encombré,
  • S’occuper des oreilles, etc….

Mais de cela je ne parlerai pas car ce n’est pas notre fonction de psychomotriciens.

Vous avez pour cela les auxiliaires de puériculture que vous pouvez aller revoir à la maternité ou à la PMI proche de chez vous.

Pour ma part, je vais me concentrer sur le bain en tant que terrain de jeux pour votre enfant et pour vous même dans ce moment de partage et de relation intime et intense.

Le bain est en effet l’un des temps forts de la journée du bébé et il me semble important qu’il soit donc un temps de plaisir pour bébé et pour vous.

Le bain libre, un plaisir

Je vais vous parler du bain libre et de ses avantages.

Vous avez peut-être été conseillé sur la tenue de votre bébé dans la baignoire en mettant votre avant bras derrière la nuque du bébé tout en le tenant par l’un de ses bras sous l’aisselle. Et de la main libre, vous pouvez alors laver votre bébé.

Cette méthode existe depuis longtemps et n’est pas à rejeter et je vais vous en présenter une autre.

De la même façon, vous allez bien chauffer la salle de bain entre 20 et 25°, préparer une serviette pour accueillir votre bébé lors de la sortie de l’eau, vous allez préparer le nécessaire pour le laver et vous aller faire couler un petit fond d’eau dans le bain qui sera muni d’un tapis anti dérapant pour aider votre bébé à stabiliser ses appuis dorsaux.

L’eau sera à 37° pour que votre bébé ne se refroidisse pas et alors vous allez pouvoir tout simplement le poser au fond de la baignoire et le laisser librement patauger dans le fond d’eau.

Vous restez bien sur toujours présent et ne sortez en aucun cas de la pièce !

Les spécialistes évoquent l’âge de 2-3 mois pour débuter le bain libre.

 

Votre enfant va alors s’amuser librement et va vivre son corps et sa motricité dans une sensorialité différente de celle dont il a l’habitude de vivre sur son tapis d’éveil en journée.

 

Pour le laver, vous ferez comme les auxiliaires de puériculture vont appris en ce qui concerne l’ordre logique de lavage puis vous rincerez votre bébé en prenant l’eau qui est dans le fond du bain pour le faire couler sur votre bébé.

Vérifiez bien sur que la température de l’eau ne baisse pas pour que votre bébé soit toujours dans un confort thermique

Alors maintenant, je vous souhaite un bon bain libre et à vous de jouer

Le tapis d’éveil (Partie 2)

Agrandir le tapis d'éveil

Après vous avoir parlé du coin de motricité libre de l’enfant avant qu’il ne se déplace, je vais vous proposer des idées d’aménagement et d’agrandissement lorsque votre enfant va commencer à bouger quelque soit d’ailleurs la manière dont il va le faire.

Il va peut-être reculer en poussant sur les bras, rouler sur plusieurs retournements ou encore pivoter sur le ventre.

Quoi qu’il en soit, son tapis d’éveil qui peut mesurer 1 mètre de coté ou un peu plus, ne sera plus suffisant et il va alors en sortir.

Si votre sol est un parquet qui n’est donc pas trop froid, c’est une situation qui peut être tout à fait intéressante car ses sensations seront différentes mais si vous avez du carrelage alors cela est peut-être froid.

Je vous propose donc une extension de son espace de jeu en y ajoutant des bouts de tapis divers et variés.

Rendez vous dans votre magasin de bricolage et allez lui trouver des textures et des matières variés que vous pourrez accoler au tapis d’origine.

Le tapis d'éveil :
motricité et sensorialité

Votre enfant va alors pouvoir explorer de nouvelles sensations que ce soit globalement dans son corps lorsqu’il sera allongé sur l’un des nouveaux tapis mais également avec sa bouche lorsqu’il va aller découvrir de façon orale ou encore avec ses petits doigts avec lesquels il va aller explorer les nouveaux trous et nouvelles textures.

Il va ainsi intégrer son schéma corporel grâce à ces nouvelles informations sensorielles et il va poursuivre l’intégration de sa motricité qui en sera davantage stimuler.

Bien évidemment, si l’une des textures ne plait pas à votre enfant car il pourrait y être trop sensible, alors il vous le fera vite comprendre et vous la remplacerez.

Concernant les objets, je vous propose d’ajouter quelques éléments pour continuer à attiser son intérêt avec notamment des bouteilles sensorielles dans lesquelles vous placez toutes sortes de choses et pour lesquels nous avons fait un autre article

Bien sur, prenez bien soin de les fermer très fortement ce qui vous assurera une totale sécurité

Vous pouvez alors laisser cours à votre imagination en y mettant par exemple :

  • Des billes d’eau,
  • Des plumes,
  • Des billes,
  • Du riz,
  • Des graines

    qui feront un son différent, qui auront un poids différent… selon qu’il y en ait beaucoup ou peu, du riz, des pâtes ou de graines

     Enfin, vous pouvez également commencer à introduire les jeux d’emboîtement dont nous vous parlons dans les articles sur l’organisation visuo spatiale.

    Alors maintenant c’est à vous de jouer

 

Le tapis d’éveil (Partie 1)

Le coin de motricité libre de bébé avec son tapis d'éveil

Dans cet article, je vais répondre à la question que posent de nombreux parents ; à savoir comment organiser l’espace de jeu de motricité libre de bébé.

Pour cela, je vais réaliser 2 articles. En 1er je vais parler d’un espace qui intéressera les parents dont l’enfant ne se déplace pas encore puis je vous décrirais dans un second article, ce qui peut être utile chez un enfant qui commence à bouger quelque soit la façon dont il le fait et qui fini en dehors de son tapis.

La motricité de bébé

Pour commencer, de quoi à besoin un bébé de moins de 6 à 8 mois environ, avant les déplacements, lorsqu’il est dans un temps de jeux donc dans un temps d’éveil calme ?

Il a besoin :

  • De découvrir sa motricité en liberté et en sécurité
  • D’avoir suffisamment d’espace pour avoir une liberté de mouvement et en même temps de se sentir en sécurité corporelle donc que cet espace ne soit pas non plus trop important et sans limite.
  • d’avoir des objets avec lesquels il va pouvoir s’occuper.

Pour cela je vous conseille alors l’utilisation d’un coussin d’allaitement qui permet de réduire l’espace de façon adaptable à la taille de votre enfant

Il a également besoin d’avoir des objets avec lesquels il va pouvoir s’occuper.

Pour cela, il a en priorité son corps car c’est en premier lieu ce qui l’intéresse le plus et avec lequel il doit passer beaucoup de temps pour le connaître.

En effet, tout le temps qu’il va passer à explorer ses mains en les mettant dans la bouche est un temps très utile car il apprend à percevoir et à mettre en mouvement l’ensemble de ses doigts et sa main ce qui lui servira énormément dans les mois à venir lorsqu’il ira vers des découvertes et des manipulations fines.

En plus de son propre corps, Il va également avoir quelques objets sur son tapis d’éveil qui sont placés tout autour de lui; certains sont placés au niveau de sa tête pour favoriser l’orientation visuelle et peuvent être un peu éloignés pour favoriser le déplacement de bébé.

Astuces pour le tapis d'éveil

D’autres sont disposés un peu plus près pour être atteignable et favoriser la préhension de bébé.

Vous en mettrez également au niveau de ses pieds car en les faisant gigoter, il les touchera par hasard et cela favorise alors la motricité de ses jambes.

Lorsque je dis quelques objets, je veux dire qu’il n’a pas besoin d’être entouré de trop de jeux et je dirais qu’il lui en faut tout au plus 8, maximum 10.

En revanche choisissez les de façon ciblée.

Pensez à avoir :

  • Des jeux visuels avec des contrastes forts,
  • Des jeux auditifs avec des clochettes par exemple
  • Des jeux tactiles avec des matières différentes.

Pensez à ce que ces objets permettent une préhension aisée comme la petite balle légère où l’enfant peut aisément y placer ses doigts, idéal pour sa motricité fine.

Ce qui peut être amusant sur un temps où vous êtes présent, pour sa sécurité, est de lui accrocher des petits grelots aux chevilles ou des chaussettes sur lesquelles vous avez cousus des clochettes.

Cela va beaucoup l’intéresser et va créer une motricité active des jambes.

Sur son tapis d’éveil, il peut aussi être intéressant par moment de lui proposer des temps de jeux en faisant des poursuites visuelles avec des objets qu’il peut regarder et pour cela il est intéressant d’avoir des objets avec des dessins noires et blancs qui attirent son attention du fait des forts contrastes visuels.

Nous avons pour cela fait plusieurs vidéos dans l’application.

Pour finir, je vous propose l’installation, en toute sécurité bien sur (c’est à dire bien fixé au mur), d’un miroir qui permet lorsque votre enfant est sur le ventre de l’intéresser et de commencer à se regarder puis à regarder vos déplacements dans la pièce au travers de l’image.

Cette installation aura tout son intérêt notamment avec ce que l’on appelle le stade du miroir et la construction de son identité mais c’est la un autre sujet

En attendant, bonne installation et à vous de jouer

Les besoins sensoriels du bébé

Les particularités sensorielles

Nous avons tous 7 sens.

Les sens :

  • du toucher,
  • de l’audition,
  • du goût
  • de l’odorat
  • de la vision
  • de la proprioception
  • vestibulaire

Les sens gustatifs et olfactifs sont déjà matures à la naissance et permettent à l’enfant une réassurance affective et une découverte de son environnement.

Le sens de la vision n’est pour sa part pas mature à la naissance et il met plusieurs mois à se perfectionner pour permettre à votre enfant d’investir le jeux et l’environnement de façon plus précise.

Les 2 derniers sont beaucoup moins connus, il s’agit du sens proprioceptif et du sens vestibulaire.

La proprioception correspond à la perception que vous avez de votre corps dans l’espace de façon consciente ou non.

Il s’appuie sur des récepteurs sensoriels qui se trouvent au niveau des muscles et des tendons et il correspond donc à la sensibilité profonde que vous avez de votre corps.

Il vous renseigne sur la position de votre corps dans l’espace et vous permet au quotidien d’automatiser lesgestes appris afin de ne plus avoir à y prêter attention. La proprioception vous permet d’écrire, de conduire, de faire du vélo, de façon automatique, ce qui libère votre attention pour écouter et comprendre ce qui se passe autour de vous.

Cette perception sensorielle est renforcée par le système vestibulaire.

Ce 7ème sens a des récepteurs sensoriels qui se situent dans l’oreille interne.

Il donne des informations sur l’orientation du corps dans l’espace et surtout sur les capacités d’équilibration et de rééquilibration de votre corps en mouvement.

Le fonctionnement des sens

Chacun des 7 sens a des récepteurs qui leurs sont propres.

Ils reçoivent les informations sensorielles et ils les envoient au cerveau.

Au niveau du cerveau, il s’opère un traitement neurologique de ces informations sensorielles qui donnent lieu à des réponses comportementales ou émotionnelles.

La réponse du cerveau à cette informations sensorielle et la modulation de la réponse dépend de :

  • La personne,
  • Du sens,
  • Du moment de la journée
  • De l’état émotionnel de la personne

 C’est le cas pour vos enfants, mais pour vous-même aussi.

La différence est que l’immaturité neurologique du tout petit rend plus complexe et variable le traitement neurologique des informations sensorielles perçues et donc des réponses comportementales et affectives données.

Aujourd’hui, nous savons que nous fonctionnons tous différemment avec des seuils bas et des seuils élevés dans le traitement de chaque information.

Avoir un seuil neurologique bas signifie qu’il faut peu de stimuli sensoriel pour arriver à « saturation » et avoir suffisamment d’information.

Les besoins sensoriels

Par exemple, si vous avez un seuil neurologique bas au niveau de l’information sonore, il vous faut peu de bruit pour être bien.

Cette quantité d’information sonore est vite atteinte ce qui peut alors vous déranger et vous rendre irritable.

Vous êtes alors amenés à vous isoler (réponse comportementale) ou à vous énerver voire hausser le ton ou crier (réponse émotionnelle et affective).

A contrario, pour un seuil neurologique élevé, il vous faut beaucoup d’information pour être à saturation neurologique.

Si vous avez un seuil tactile élevé, vous aurez besoin de beaucoup d’informations tactiles, toucher les objets, être toucher, masser….

Les besoins sensoriels sont donc propres à chacun et cela pour chacun des sens, c’est-à-dire que la même personne peut avoir des seuils bas au niveau visuel et des seuils haut au niveau auditifs ou vestibulaire avec donc un fort besoin de bruit et de mouvement.

Cette connaissance et compréhension de la sensorialité permet à présent de mieux comprendre vos enfantset vous même !

Le bébé et la sensorialité

Que ce soit chez les bébés que l’on décrit comme actif ou au contraire tranquille et calme, ou chez l’enfant que nous dirons très agité ou trop mou, nous pouvons aujourd’hui leur proposer des accompagnements plus adaptés dans leur quotidien et leur retirer une épine du pied par une meilleure compréhension et explication de leurs besoins sensoriels !

En effet, votre bébé peut vite s’énerver et se mettre à pleurer s’il se trouve sensible au bruit. Il peut refuser de manger certains aliments en raison du gout peu supporté ou de la texture.

Il peut avoir besoin d’être bercer de façon importante car le sens vestibulaire a besoin d’être très sollicité.

Si vous retrouver des particularités sensorielles de ce type chez votre enfant et que vous voulez en savoir plus, n’hésitez pas à nous écrire.

Nous pourrons vous accompagner dans une meilleure compréhension de ces particularités afin de vous permettre de mieux vous y adapter !

Alors à vous de jouer et à bientôt

La motricité libre (Partie 2)

La motricité libre : quelques règles à suivre

Pour accompagner, soyez vigilant :

  • Au rythme veille-sommeil de votre enfant qui doit être bien éveillé pour profiter pleinement des expériences,
  • À l’espace : il doit être juste un peu plus vaste que celui que votre enfant peut remplir par son activité et sécurisé.
  • Le matériel de jeu : il tient compte des possibilités de déplacement de votre enfant et de préhension. (lien article préhension chez bébé)

Vous n’avez pas besoin d’intervenir mais vous organisez l’espace et les jeux pour que l’enfant puisse faire par lui-même.

  • Enfin, Le respect de l’autonomie : selon Emmi Pikler, il est nécessaire que l’activité́ naisse de votre enfant lui-même.

La motricité libre: une chance donnée à l'enfant

Vous devez respecter le rythme de ses acquisitions motrices, et ne pas placer artificiellement votre enfant dans une position qu’il n’a pas encore acquise.

Par exemple vous ne le mettez pas assis s’il ne sait pas encore le faire.

Votre rôle est de l’aider à trouver le moyen d’y parvenir seul. Pour cela, il est important que votre enfant puisse être libre de ses mouvements ce qui est rendu possible par une observation attentive de votre bébé et un matériel adapté.

Votre enfant a ainsi besoin de vêtements amples qui facilitent les mouvements, éviter les chaises hautes tant que votre bébé ne peut pas s’asseoir seul, favoriser un portage adapté au stade de développement moteur de l’enfant.

Aujourd’hui, à la maison, si vous souhaitez avancer sur les principes de la motricité libre, je vous conseille de limiter le matériel de puériculture !

En journée, il vous suffit d’avoir un tapis suffisamment ferme et dense pour permettre à votre enfant d’avoir des appuis solides et stables, et de se mouvoir facilement.

La motricité libre : comment la vivre au quotidien?

Vous pouvez aussi disposer d’un parc à barreau, utile lorsque vous devez vous éloigner de votre bébé (et que vous avez des animaux de compagnie) ou lorsque vous devez aller à vos occupations intimes, par exemple.

Une bonne température de la pièce vous permet de peu l’habiller et éventuellement de lui retirer ses chaussettes ce qui lui apporte de nombreuses informations sensorielles.

C’est ainsi au travers des mains et des pieds qu’il touche puis pousse, se tracte… !

Mettez autour de lui quelques objets, mais pas en trop grande quantité…

Et lorsqu’il est tout bébé, ne les placez pas trop loin de lui (environ 20 à 30 cm lors des 1ers mois) afin qu’il puisse les voir et les toucher.

Dans un premier temps, il les découvre par hasard puis quand il contrôle mieux sa motricité, il les découvre de façon plus intensionnelle.

Cette motricité libre favorise la création des milliers de connexion de neuronales et progressivement spécialiser le fonctionnement de ces connexions !

Tout cela se déroule intensément la 1ère année et se poursuit bien évidemment les années suivantes.

Alors maintenant c’est à vous de jouer

La motricité libre (Partie 1)

Les origines de la motricité libre

Depuis plusieurs années, la motricité libre s’est beaucoup développée. Il est essentiel de vous donner quelques principes et éléments fondateurs de cette approche.

Il faut d’abord rappeler que c’est à la pédiatre Hongroise Emmi Pikler que nous devons ce principe.

Avant de se spécialiser dans la médecine de l’enfant, elle était médecin chirurgien et recevait de nombreux enfants ayant eu des accidents domestiques

La proportion des enfants venant des quartiers aisés était bien plus importante que celle des enfants vivant dans les quartiers populaires.

Elle a alors étudié les bébés, leur développement et leur motricité et elle s’est rendu compte que plus l’enfant était « sur-protégé », moins il était en mesure de connaitre ses limites motrices et de se protéger lors des chutes.

La motricité et Emmi Pikler

Elle a fait le constat que l’enfant avait besoin d’avoir une liberté de mouvement et une liberté corporelle pour évoluer avec toute l’amplitude articulaire pour faire ses expériences sensori motrices, le plus naturellement possible.

Déjà à cette époque, dans les années 1940, elle conseille aux parents de laisser une totale liberté aux enfants dans leurs mouvements et une attention particulière à l’épanouissement des capacités innées de leur enfant

Après-guerre, elle a aussi fait le constat de situations dramatiques vécues par des enfants dans des orphelinats.

Le manque de stimulations adaptées à leurs besoins et un soin apporté par l’entourage de façon très désaffectivé, engendraient chez les bébés des carences affectives, un hypo-développement moteur et langagier, de la dépression infantile pouvant aboutir à la mort de l’enfant : ces conséquences ont été nommées le syndrome d’hospitalisme.

Ce sont de ces observations qu’est né le principe de la motricité libre.

Les grands principes de la motricité libre

  • La verbalisation : il est important de parler à l’enfant notamment dans les temps de soins ou de jeux.

Cela lui permet de prendre conscience de lui-même au travers notamment d’une régularité des évènements dans le temps et de la stabilité des situations dans l’espace. 

En faisant cela, vous aidez votre enfant à découvrir qui il est, ce qu’il fait, quel est son environnement…

Ce partage verbal permet à votre enfant d’anticiper les évènements et de pouvoir être acteur de ces temps de soins ou de jeux.

  • Le jeu libre : L’activité spontanée, induite par votre enfant de façon libre et autonome a une valeur essentielle pour son développement ; elle doit être pour lui une source de plaisir sans cesse renouvelée.

Le tonus de l’enfant

Le tonus musculaire de l'enfant

Dans cet article, je vous parle du tonus musculaire de votre enfant. Nous allons distinguer le :

  • Tonus de fond
  • Tonus d’action

Le tonus de fond, c’est l’état de tension qui se trouve dans vos muscles au repos. Le tonus d’action est la tension nécessaire à la réalisation d’un mouvement. Ces deux tonus se complètent et aident votre corps à garder son équilibre au repos et à maintenir des postures et des attitudes corporelles ; ils sont contrôlés par le cerveau et ils peuvent être plus ou moins important en fonction des personnes.

Le tonus de la 1ère année

A la naissance, votre enfant nait hypotonique au niveau de son axe corporel c’est-à-dire que sa colonne vertébrale qui part de la tête pour aller jusqu’aux fesses n’a pas de force musculaire et ne peut se redresser. En revanche, ses membres supérieurs et inférieurs sont hypertoniques. Ses bras et ses jambes sont donc en flexion contre son tronc.

Durant la 1ère année de vie, l’enfant voit se modifier cette répartition du tonus par 2 lois que l’on appelle :

  • Cépahlo caudale
  • Proximo distale.

Cépahlo-caudale veut dire qui que le tonus augmente progressivement de la tête jusqu’aux fesses. 

Proximo distale signifie que le tonus évolue du centre du corps pour aller jusqu’au bout des doigts.

Cette évolution du tonus musculaire de votre enfant lui permet un meilleur contrôle de son corps et favorise le développement de mouvements volontaires de plus en plus fins et précis.

Le tonus et la motricité libre

Ce sont les expériences sensorielles et motrices, que fait votre enfant, qui font « mâturer » son système nerveux et contribue ainsi à rééquilibrer son tonus musculaire.

Plus il va se mouvoir, percevoir et vivre sa psychomotricité, plus les connexions neuronales se créent et se spécialisent.

Au cours des 2 premières années, votre enfant augmente sa tonicité axiale en commençant par :

  • Le cou, avec le maintien de sa tête dans l’axe vers 3 mois
  • Le haut son haut du dos avec des positions ventrales de plus en plus redressées vers 4 à 6 mois
  • Progressivement jusqu’au bas du dos, avec le maintien de la position assise entre 5 à 10 mois
  • En finissant par les jambes, avec le passage en position debout entre 7 et 12 mois.

Dans le même temps, il vit une diminution du tonus de ses bras et de ses jambes avec une motricité qui devient de moins en moins désordonnée. Il peut progressivement adapter sa force aux objets qu’il découvre et explore.

Il organise son geste de façon plus précise et efficace. Il réussit à attraper un objet volontairement. Cette préhension volontaire est dans les premiers mois de vie maladroite et non systématique.

  • Entre 3 à 5 mois, il attrape plus avec les 2 mains
  • Entre 6 et 12 mois, il attrape avec une seule main de façon plus précise et plus affirmée.

Grâce à cette modification du tonus des bras, votre enfant réalise l’une des premières coordinations entre sa main et son œil, une coordination qui est essentielle ! 

La 1ère fois, cette coordination se faire par hasard, la main passe devant ses yeux et il la regarde puis il essaie de reproduire cette découverte avec la main libre puis avec la main portant un objet.

Observez bien où en ait votre bébé au niveau de son tonus et tant que le tonus de son axe corporel n’est pas suffisant, pensez à bien soutenir sa tête et son axe corporel lors des temps de portage. et maintenant à vous de jouer !

Les réflexes archaïques

Parlons des réflexes archaïques

Nous entendons souvent parler de réflexes archaïques mais sans avoir forcément conscience du lien avec les compétences motrices de son bébé

Les réflexes archaïques sont déjà présents dans le ventre de la maman et le restent encore quelques semaines voire mois après sa naissance.

Comme son nom l’indique, il s’agit en effet d’une motricité réflexe donc non volontaire qui existe chez votre enfant.

Il s’agit des réflexes que teste le médecin à la maternité lorsqu’il vient vous rendre visite après l’accouchement.

Certains d’entre eux sont plus connus que d’autres.

Quels sont les réflexes archaïques?

Nous pouvons évoquer le réflexe de :

  • La marche automatique,
  • Le grasping Reflex,
  • Le réflexe de Moro,
  • La succion automatique,
  • La reptation,
  • Le reflexe asymétrique du cou,
  • Le réflexe symétrique du cou,
  • Et bien d’autres encore….

Lorsque le médecin teste les réflexes archaïques, nous sommes souvent surpris de voir ce que notre enfant est déjà capable de faire !

Lorsqu’on le soulève par exemple par les aisselles et qu’on le penche légèrement en avant, il se redresse puis se met à marcher, un pied devant l’autre. Ce réflexe archaïque dit de « marche automatique » disparait environ vers 3 mois.

Un autre exemple est celui du grasping qui est aussi un réflexe d’agrippement, par lequel le nouveau-né saisit fermement et involontairement le doigt que l’on place dans la paume de sa main ou dans ses orteils.

A quoi servent les réflexes archaïques?

Il s’agit bien d’une réaction motrice automatique et involontaire en réponse à un stimulus.   

Lorsque le bébé vient au monde, ses réactions et ses mouvements sont instinctifs. Il s’agit des réflexes archaïques ou primitifs qui contribuent à :

  • sa survie,
  • sa protection,
  • son éveil,
  • sa coordination,
  • au maintien de sa posture …, 
  • en bref à son bon développement !!!

 Les réflexes archaïques forment donc une base pour la construction de nos compétences futures. C’est pour cela que le médecin cherche leur présence !

Ils suivent un cycle d’intégration ; chacun d’entre eux :

  • Apparaît,
  • S’active,
  • Disparaît
  • Laisse place à un mouvement volontaire et contrôlé.

C’est par la répétition des mouvements que le bébé intègre cette capacité. Les bébés ont en effet besoins de répéter, encore et encore leur motricité pour l’intégrer et se l’approprier.

Lorsque le mouvement est totalement contrôlé, le réflexe disparaît, il est dit « intégré ». Ce réflexe archaïque intégré cède la place au suivant, cet enchaînement permet des acquisitions de plus en plus sophistiquées.

Réflexes archaïques et motricité libre

C’est alors que la motricité libre prend toute son importance !

En effet, c’est lors de la première année de vie que l’enfant vit sa motricité réflexe et fait émerger sa motricité volontaire : tout ce qui gêne les mouvements ou l’ordre naturel de développement peut modifier la phase d’expérimentation et empêcher ou ralentir l’intégration des réflexes archaïques.

Voilà pourquoi il est important de laisser votre bébé sur un tapis d’éveil au sol et éviter autant que possible lestrotteurs, transats et cosys

Pour bien se développer, un bébé doit suivre l’ordre d’évolution naturel de ses capacités dont nous vous parlerons dans de prochains articles !

Et maintenant à vous de jouer !